TEXTE DE
MONIQUE DÉSORMEAUX
Rêves
Des branches dressées, des bras qui s’élèvent,
Droits, rigueur et vigueur, venus des profondeurs du sol
Tels des menhirs celtiques.
Deux bras ou branches écartées l’un et l’autre
Par un espace hexagonal.
Les ailes déployées d’un oiseau,
La tête en plongée.
Un oiseau de nuit, une chouette
Ou un oiseau de mer.
Réveil
Renversement.
Se dessinent des fragments de corps.
Un bourgeon à gauche, un sein,
Un ventre aussi avec des inscriptions,
Une cicatrice.
Ventre dormant, soudain devenu sac de pierres,
Un nombril, un œil.
Une grossesse.
Le ventre est une barque aimantée vers le port
Par une fée qui se cache invisible au courant.
Dans ce trajet des douleurs débûchées
Entre respiration, contraction, trou noir,
Respirations qui ravivent le souffle,
Une douleur retrouvée, celle des reins
Devenus pierres.
Arrivée de la tête de l’enfant entre les jambes écartées.
Nouvelle peur : un rapt d’enfant.
Lui ou elle, migrant ou migrante d’où ?
Dis-moi, quand même ! Et du père !
Réalité d’une histoire.
Sur la chair, la sueur
Comme des gouttes de rosée infiltrées de soleil.
Une femme en travail.
Des limbes au jour,
Des mines aux sources,
Pierres levées.
Les femmes portent leur cœur à bout de tiges,
La vie dans le lien entre vivants.
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